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GBL : risque d’overdose au fond du garage

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Société

Un solvant industriel, qu’on appelle aussi « ecstasy liquide », euphorisant et peu cher, fait parler de lui sur Internet et dans les journaux télévisés en France.

Une nouvelle drogue trouve sa source dans… votre garage. Et oui, accrochez-vous bien, le GBL ou « gamma-butyrolactone », un puissant solvant industriel destiné au nettoyage des jantes de voitures, lorsqu’il est ingéré par un individu, semblerait se transformer en dérivé du GHB, dit « drogue du violeur », par un processus chimique.

Interdit depuis 2001, le GHB est classé parmi les stupéfiants. Très fréquemment utilisé dans l'industrie, le GBL, lui, est en vente libre sur Internet au prix de 70 euros le litre en moyenne. Cette autre consommation de ce solvant préexistait, semble-t-il, dans les milieux du showbiz et de la nuit, mais aussi dans les salles de sport aux Etats-Unis et en Europe, figurez-vous. Depuis le début de l’année 2009, le phénomène serait même en nette augmentation, le produit étant volontairement employé pour ses propriétés euphorisantes (« ecstasy liquide ») à moindre coût.

Encore une interdiction ?

Selon la dose prise, les effets connus se déclinent en phase d'euphorie, sommeil profond voire comateux ou perte des inhibitions. Il est difficile d’imaginer que l’on trouve chez soi de tels moyens de « planer », et surtout de se détruire avec n’importe quoi. Une conséquence directe de tout cela : la réflexion sur l’interdiction du GBL, alors que sa destination directe demeure le nettoyage efficace de vos jantes de voiture, pas du lustrage de votre œsophage !

« L'inscription de la GBL sur la liste des stupéfiants n'est pas envisageable »

On avait encore bien besoin d’une intervention des pouvoirs publics sur ce sujet. On croit rêver. Alors que les fumeurs (Fumer tue, rappelons-le) sont vilipendés, critiqués, qualifiés tantôt de pollueurs, tantôt de responsables du trou de la sécu - quand ils ne sont pas tout simplement considérés comme quasi-morts en sursis - les maniaques de la propreté, eux, s’apprêteraient-ils à vivre leurs derniers moments de liberté ? Imaginez : un quadragénaire, un dimanche après-midi, tranquillement affairé à désinfecter, récurer, lustrer les roues de sa voiture… Eh hop, voilà notre homme se faisant alpaguer par les stup’ en flagrant délit de consommation de produit illicite. Où va-t-on ? Votre épicier préféré bientôt en prison pour trafic de stupéfiants ? C’est sûr que ça garnirait les commissariats si toute la population se retrouvait en prison pour cause de détention de produits ménagers.

Du « Paic » dans ton bec

Nous n’en sommes encore pas là en Europe et en France notamment, puisque, d’après la Mildt (Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie) « du fait de son utilisation en très grandes quantités dans l'industrie, l'inscription de la GBL sur la liste des stupéfiants ou sur celle des précurseurs chimiques contrôlés n'est pas envisageable en l'état ». Malgré tout, le GBL est inscrit sur la liste des produits à surveiller, et la revente ou cession de GBL en vue de sa consommation est susceptible d’être poursuivie pour administration de substance nuisible, et est passible à ce titre de peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.

Alors, à quand l’interdiction du « Paic’citron » pour cause de défonce grave ? Il faudrait très vite inviter les chercheurs à trouver un produit à base de nouvelles substances chimiques anti-stupidité profonde… Le pays en a vivement besoin !