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[fre] “Si je veux vivre dans un monde où je suis heureux et accepté je dois faire quelque chose pour cela moi-même”

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Caroline B.

Rassemblés dans une salle de conférence dans le centre de Bratislava (Slovaquie) se trouvent trente jeunes venus de différents coins d’Europe, réunis dans le but principal de discuter de la situation des médias et de la façon dont ils dépeignent les minorités sur le Vieux Continent.

Frida Kahlo domine la pièce de son regard silencieux. Rassemblés dans une salle de conférence dans le centre de Bratislava (Slovaquie) se trouvent trente jeunes venus des différents coins d’Europe, réunis dans le but principal de discuter de la situation des médias et de la façon dont ils dépeignent les minorités sur le Vieux Continent.

L’un des visiteurs les plus renommés parmi les conférenciers invités est l’activiste LGBT (personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles et Transgenres, ndt) Slovaque Robert Furiel, qui a mis la lumière sur la situation de cette communauté dans son pays. Après avoir étudié et travaillé à Prague pendant huit ans, il est retourné dans son pays natal et y a fondé Sapling, sa propre ONG destinée à lutter pour les droits de la communauté LGBT et à inscrire le sujet dans le débat public. Lecteur avide de littérature de Motivation Personnelle durant son adolescence, le proverbe américain « si tu veux voir un changement dans le monde tu dois le faire toi-même » a eu un impact fort sur lui. « Si je veux vivre dans un monde où je suis heureux et accepté je dois faire quelque chose pour cela moi-même », déclare Furiel. Toutefois, tout n’a pas été aussi simple : « lorsque j’ai commencé l’activisme LGBT, j’ai pensé que certaines choses étaient impossible, mais j’en suis venu à réaliser plus tard que ce n’est qu’une questions de persistance », explique-t-il.

Un excellent exemple d’une telle persévérance est son implication dans différents évènements Pride. Il est l’organisateur de la PRIDE de Kosice, et fut également l’un des membres fondateurs de la Dúhový PRIDE Bratislava (PRIDE Arc-en-ciel de Bratislava). Bien que la première parade ait dû être annulée après que des groupes néo-nazi aient attaqué la marche en 2010, les marches suivantes se sont déroulées sans que des incidents majeurs ne soient reportés, et ont reçu le soutien de nombreuses célébrités et figures politiques.

imageCependant, le référendum tenu en février 2015 a forcé les organisateurs à repousser l’édition de l’an dernier jusqu’en 2017 et, d’après Furiel, cela a polarisé la société en deux groupes. Le référendum cherchait à répondre à trois questions : la première avait l’intention de limiter l’utilisation du mot « marriage » à la seule référence à l’union d’un homme et d’une femme, la seconde cherchait à interdire l’adoption pour les couples de même sexe, et la troisième permettait aux parents de retirer leurs enfants des cours scolaires ayant pour sujet l’éducation sexuelle ou l’euthanasie. Quoi qu’il en soit, le référendum fut invalidé avec seulement 21,4% des citoyens participant au vote. Des critiquent affirment que le référendum fut orchestré par des organisations religieuses et conservatives essayant d’empêcher les couples homosexuels d’obtenir davantage de droits.

La position géographique du pays, la présence d’un part néo-nazi au parlement et la possibilité de discrimination et de marginalisation de la communauté LGBT sont des éléments décisifs qui rendent son travail d’autant plus valide et important. En comparaison avec les pays voisins, les Slovaques semblent bien s’en sortir en matière d’acceptation de l’homosexualité. D’après le Pew Research Centre (centre de recherche américain produisant des statistiques sociales, ndt.), les opinions sont très diverses dans ce domaine : tandis que les sondages sur le sujet sont partagés et que les Ukrainiens tendent à s’opposer à l’acceptation, les Tchèques et les Slovaques ont pour conviction forte que l’homosexualité devrait être acceptée. Pourtant Furiel est sceptique et avance : « la société Tchèque accepte passivement tandis que les Slovaques sont passivement intolérants ».

pride-teamS’appuyant sur son expérience à l’étranger, Robert Furiel estime que le moyen le plus efficace d’instaurer le changement réside dans le facteur émotionnel, dans la volonté des gens à parler d’eux à leurs amis et leur famille, car la campagne qui a le plus gros impact est celle qui est menée en face à face – « façon Témoin de Jéhovah », plaisante-t-il. En ce qui concerne le futur, son but est de construire une organisation pleine de personnes ayant la volonté d’agir dans les petites villes, car c’est là que résident la majorité des Slovaques (avec seulement 9% de la population totale du pays vivant à Bratislava). Si l’on se réfère aux changements récents et en cours dans des pays principalement situés en Amérique du Nord, dans le Cône Sud et en Europe de l’Ouest, sa ligne de travail semble suivre le cours de l’histoire et, très bientôt, les droits auxquels il aspire devront être accordés et reconnus dans toutes leurs dimensions.

Article par : Andrea Rosso, Mimi Filova, Maia Belzunegui, Prisca Santarelli

Edité par : Ivana Petrisková

*Cet article a été produit dans le cadre du projet “Raise Your Voice 2.0‟ (13-20 Avril 2016), organisé par l’ONG Mladiinfo Slovensko et financée par Erasmus+, le programme de l’UE en faveur de l’éducation, de l’apprentissage, de la jeunesse et des sports.

L’article en VO “If I Want to Live in a World Where I’m happy and Accepted I Need to Do Something for it Myself,” a d’abord paru sur Mladiinfo.

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Translated from “If I Want to Live in a World Where I’m happy and Accepted I Need to Do Something for it Myself,”