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[fre] Nomads: The Bedouin restaurant in Amsterdam

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Annick Eiselé

Dans une ville où tout se déroule à pleine vue, dénicher un tré­sor cu­li­naire caché et non terni par l'ar­gent ré­lève du défi. Mais si vous vous at­te­lez à la tache avec ri­gueur et ex­plo­rez les alen­tours des ca­naux, vous réa­li­se­rez bien­tôt qu'Am­ster­dam, la ville aux lu­mières ta­mi­sées et aux fe­nêtres sans ri­deaux, a plus à of­frir que ce que l'on voit à la sur­face.

Une pro­me­nade dans la ca­pi­tale des Pays-Bas peut être aussi agréable que fa­ti­gante. Si vous avez envie de vous dé­tendre sur un ca­napé ma­te­lassé en dé­gus­tant un su­ccu­lant repas, un en­droit ré­pondra à toutes vos de­mandes. Dans la Rozen­gracht (en fran­çais le Canal des roses), une rue bon­dée d'Am­ster­dam, à quelques pas de la mai­son de Anne Frank, j'ai trouvé les es­ca­liers qui mènent jus­qu'à No­mads, un res­tau­rant à l'am­biance arabe. Pas d'en­seigne vi­sible. Néan­moins, cer­tains ré­si­dents et cer­tains tou­ristes, semblent le trou­ver ins­tinc­ti­ve­ment.

Une am­biance exo­tique tout droit sor­tie des contes des Mille et une nuit

Les lourdes portes en cuivre s'ouvrent plus vite qu'il n'en faut pour dire « sé­same, ouvre-toi ». Et me voici dans l'atrium in­time et ri­che­ment dé­coré de ce qui semble être une  mai­son arabe. Cela fait pen­ser aux contes de She­herazade. L'en­trée est construite sur le mo­dèle d'un Bahou, une pièce dans la­quelle les Arabes re­ceoivent leurs in­vi­tés sans dé­ran­ger les autres ré­si­dents. Je suis ac­cueillie par une hô­tesse sou­riante, qui m'ac­com­pagne jus­qu'à ma table. En fait, comme je vais bien­tôt le dé­cou­vrir, il n'y au­cune table. Les be­douins mangent  sur de grands pla­teaux dis­po­sés au sol.

Je suis mon hô­tesse à tra­vers le Al Kub­bah, un lieu in­time avec six niches, toutes amé­na­gées avec des sièges luxueux. L'at­mo­sphère est over­whelm­ing=, ce­pen­dant non­cha­lante. ; une di­cho­to­mie qui ajoute en­core une touche de mys­ti­cisme au lieu. Sur les murs, de chaque côtés de la pièces, sont ac­cro­chés d'opu­lents mi­roirs rouges. Les pro­prié­taires de No­mads sont très fiers du faits que les meubles ont été spé­cia­le­ment créés pour leur éta­blis­se­ment et sont fa­bri­qués à la main au Maroc et en Égypte.

J'entre enfin dans la pièce prin­ci­pale, une pièce rec­tan­gu­laire au mi­lieu de la­quelle se trouve un auvent doré, et sur les côtés de confor­tables ca­napé. La dis­po­si­tion de la pièce est cal­quée sur celle du Wast ad-der, le cœur et le centre so­cial des mai­sons arabes.

« La de­mande pour des plats d'in­fluence arabe com­bi­nés avec l'at­mo­sphère d'un res­tau­rant de luxe est im­por­tante, » Jade Lew, la res­pon­sable du mar­ke­ting et des RP. « Nous ado­rons la ma­nière dont les Arabes par­tagent leur nour­ri­ture, le côté re­laxant de la chose, » ajoute-t-elle. Selon Jade, il y a une im­por­tante com­mu­nauté arabe à Am­ster­dam et à l'époque de l'ou­ver­ture de No­mads, il y a en­vi­ron 12 ans, ce genre de res­tau­rants était ra­ris­sime.

Des mezzes sur des rythmes pro­fanes

Tan­dis que je me dé­tends sur de confor­tables cous­sins dis­po­sés sous l'auvent. je me rend compte que j'ai très faim. Je par­cours le menu avec in­té­rêt et j'es­père que les plats font jus­tice au ma­gni­fique décor. Je croise éga­le­ment les doigts pour que le repas n'al­lège pas trop mon por­te­feuille. 

a J'ai opté pour le menu « Nomad » qui se com­pose de trois plats : un mé­lange de mezzes froids, un autre de mezzes chauds et un des­sert. Les mezzes sont des pe­tits plats arabes, qui com­bi­nés, forment un repas. Selon Jase, le menu est en­tiè­re­ment halal re­quire­ments. Seuls les pro­duits et les in­gré­dients les plus frais sont uti­li­sés et il n'y a pas de porc dis­po­nible. Per­so­nel­le­ment, cela ne me manque pas trop de toute ma­nière. 

Je dé­guste une en­trée suc­cu­lente qui mé­lange du humus, du ta­boulé, une sauce froide aux au­ber­gines, un pain au po­ti­ron et des poi­vrons épi­cés far­cis avec du fro­mage de chèvre. Les plats chauds de mezze com­prennent une ta­gine de veau avec des prunes, une ta­pe­nade de truffes aux amandes, une sauce à la menthe, du fro­mage ca­ra­mé­lisé et du pou­let grillé avec de la confi­ture aux po­ti­rons. Pour en men­tion­ner quelques un !  Le chef se sert des épices et des herbes de ma­nière gé­né­reuse avec par exemple du per­sil, du thym, de la co­riandre, de la cher­moula et de l'es­tra­gon. Ainsi, chaque bou­chée est suivi par un ar­rière-goût puis­sant et dé­li­cieux. Les mezzes sont ser­vis sur des pla­teaux rond en bronze avec du pain chaud li­ba­nais/iraqi. Le des­sert consiste en une sa­lade de fruits et des bak­la­vas. Le prix, sans les bois­sons, était d'un peu plus de 40 Euros, ce qui est cor­rect pour Am­ster­dam.

Mais le fes­tin ne s'ar­rête pas là. Alors que la soi­rée se pro­longe, un DJ s'oc­cupe de la mu­sique, un mé­lange éclec­tique de sons exo­tiques avec une am­biance orien­tale. Une dan­seuses du ventre pro­fes­sion­nelle fait son ap­pa­ri­tion avec des mou­ve­ments on­du­lants qui tirent des ac­cla­ma­tions bruyantes d'un pu­blic en­thou­siaste. « En réa­lité, ce n'est pas ce que l'on voit dans une tente de bé­douins dans le dé­sert d'Ara­bie ; cela semble plu­tôt sorti tout droit d'un conte des 1001 nuits. », murmure Ro­nald, mon compagnon. Il se trouve qu'il est anthropologiste et est spécialisé dans les cultures du Moyen-Orient. « Un joli rêve, tout de même, » ajoute-t-il, en inspirant profondement dans la pipe à shisha parfumée à la pomme, sans quitter des yeux les hanches pulpeuses de la danseuse du ventre un seul instant. 

L'orient copie l'occident

A l'opposé de l'Europe continentale, à Istanbul, se trouve un autre restaurant Nomads qui peut se targuer d'une vue spectaculaire sur le détroit du Bosphore. Il semblerait que le Nomads devienne doucement une franchise et, avec un peu de chamce, plus de ville européenne pourront profiter du concept unique de ce restaurant dans le futur.

Translated from Nomads: The Bedouin restaurant in Amsterdam