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[fre] Europe! Europe! Europe! 

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Flavie Prieux

Le dernier projet du gouvernement hongrois ? Fermer la plus grande et la meilleure université privée du pays, la Central Europen University (CEU). Mais les habitants de Budapest ne sont pas d’accord, ils ont exprimés leur mécontentement et ainsi le pouvoir qu’ils peuvent exercés. Voilà pourquoi ils sont descendus dans la rue. 

On commençait a pensé qu’ici, tout le monde approuvait ce qu’il se passait. Il y avait bien des manifestations, mais pas trop bruyantes et pas très efficaces. On pensait que les gens étaient juste d’accord sur tout, de la politique migratoire aux lois sur les ONG.

Moi-même je commençais a pensé que c’était peut-être ce que les gens voulaient, et que les médias avaient raison à notre propos. Et puis, il s’est passé quelque chose. Le gouvernement a appuyé sur le bouton de trop. Et voilà, moins de trois semaines après l’annonce de la loi sur les universités étrangères, qui a été votée depuis,  nous en sommes à la cinquième manifestation citoyenne s’y opposant (le mercredi 12/04/2017). Mais pourquoi les gens descendent-ils dans la rue seulement maintenant ? Est-ce qu’ils en avaient déjà assez mais tentaient encore d’ignorer le gouvernement ? Ou bien pensaient-ils encore que quelqu’un d’autre allait réagir ? 

La foule manifestant sur le Pont depuis le Chateau jusqu’à la CEU| Márton Biró

Tout d’abord, il faut se rappeler que la Hongrie est un pays postsocialiste. Bien sûr, tout n’est pas la faute du socialisme, mais on doit reconnaitre qu’il n’a jamais aidé les gens à connaitre leur droits et à exprimer leurs problèmes. Il y a des pays (oui, je parle de la France), qui savent manifester et utiliser leurs droits civiques. Donc, si les Hongrois ne réagissent pas, cela ne signifie pas forcément qu’ils approuvent. Ensuite, les habitants de ce pays ont connus tellement d’évènements insensés ou incroyables. Et cette loi est un vrai non-sens. C’est l’une des meilleures universités dans son domaine en Europe, respectée par tous les professionnels. Les plus grandes universités, les professeurs les plus connus et même des prix Nobels l’ont soutenue. Cette prestigieuse université a incontestablement le droit de continuer son travail. C’est pour ça que tout le monde à commencer à réfléchir sur les vraies raisons qui ont poussé le gouvernement a voté cette loi : premièrement, parce qu’elle a été fondée et est financée par un des pire ennemi du gouvernement, Georges Soros, ce qui est vraiment une raison ridicule pour fermer une université aussi respectée que la CEU. Il y a aussi le fait que cette université possède un mode de fonctionnement un peu différent des universités d’état, ce qui lui permet de fournir un diplôme américain en plus du diplôme hongrois. On a alors la deuxième raison, puisque ce qui est différent est toujours un peu effrayant, particulièrement si c’est aussi prospère. Troisièmement, c’est aussi une question de réputation, qui n’est déjà pas au beau fixe. Mais la CEU est le dernier recours pour prouver qu’il y a encore des hongrois qui pensent différemment. Et enfin la quatrième et plus évidente de toutes les raisons, une université est principalement constituée d’étudiants, et on sait que les étudiants peuvent devenir les pire ennemis du système. D’ailleurs en Hongrie, on rit toujours du fait qu’il n’y ait pas de vacances d’automne à l’université de technologie et d’économie de Budapest depuis 1956, car on raconte que les combats contre les Russes ont été lancés par les étudiants. Il y a encore des monuments, des posters et des évènements célébrant les 60 ans de la révolution hongroise de 1956. Mais le meilleur moyen de se souvenir est surement encore de manifester. Nous devons nous rappeler que nous avons notre mot à dire, et que si il y a 60ans, la dictature a dû faire appel aux Russes pour contenir la foule, je me prends à rêver que cette fois ce ne sera pas possible. Nous avons toujours peur des Russes et il y quotidiennement des articles sur les cyber-attaques et les activités d’espionnage qu’on leur attributs. Mais Budapest ne reverra pas de nouveau dans ses rues les tanks de Poutine. 

La foule sur l’avenue de l’Andrassy | Márton Biró

Nous voulons croire en l’Europe. Et nous avons besoin de votre aide et de votre soutien. Aujourd’hui, ceux qui ont les yeux ouverts sur la propagande sont aussi énervés contre l’Union Européenne qui laisse la corruption et les actes anti-démocratiques aller aussi loin. Mais selon de nombreux sondages, comme par exemple ceux de l’Eurostat Public Opinion charts, plus des deux tiers des hongrois veulent continuer à faire partie de l’Union Européenne malgré les griefs qu’ils pourraient avoir.

Et c’est ce que nous avons pu voir hier dans la rue. Malgré la mauvaise propagande déversée par le gouvernement, ce que l’on entendait le plus restait « L’Europe ! ». Il faut aussi savoir entendre les messages positifs que veut porter la manifestation. Si on veut être productif, il faut faire fi des critiques qu’elle exprime et écouter son but. La raison pour laquelle les gens se déplacent. Hier, pour nous, ces messages positifs étaient « Démocratie », « Education libre » et « Europe ».

Les manifestations ne sont pas encore terminées. Maintenant il y a une activité organisée tous les deux jours. J’étais arrivée à la conclusion que la seule solution pour moi était le départ pour un autre pays. Mais l’espoir me revient. Je sens à nouveau le pouvoir de ma voix. Et dans cette situation où nous avons reçu un ultimatum sur le fait de rester ou non au sein de l’UE, j’ai enfin compris que je me fichais de la position « officielle » de la Hongrie. Parce qu’elle ne représente que rarement son peuple. Ce que racontent les politiciens n’a pas d’importance. Hier, la volonté du peuple était claire. Nous voulons l’Europe. Et nous sommes prêts à nous battre. 

Translated from Európa, Európa, Európa!