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écoute de la nsa : on en fait tout un Monde

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Politique

L'Agence nationale de sécurité américaine opèrerait une surveillance massive des conversations téléphoniques des Français. C'est ce qu'a divulgué lundi Le Monde, s'appuyant sur les documents remis par Edward Snowden, ancien collaborateur des renseignements américains. En Europe, très peu de journaux s'en émeuvent préférant affirmer que l'info est devenue aussi banale qu'un coup de fil à distance.

Royaume-uni : Aussi banal qu'un oeuf-mayo

L'espionnage de la France par la NSA n'est ni un affront ni un acte de défiance, plutôt une pratique courante entre amis, écrit le quotidien conservateur The Daily Telegraph : « Apprendre que la France fait l'objet d'une surveillance électronique par les Etats-Unis est aussi exceptionnel que de révéler que les restaurants parisiens sont meilleurs que ceux de Washington. ... Car la France espionne aussi ses alliés, Etats-Unis inclus, depuis des générations. … Nous vivons dans un monde où les pays sont en concurrence les uns avec les autres. … Un gros contrat est par exemple attribué à l'entreprise d'un pays A ou d'un pays B. Les emplois et les avantages industriels sont décrochés par l'un ou par l'autre. Il est complètement légitime que A veuille doubler B, et vice versa. Cela n'a nui à personne jusque-là. Bien sûr, l'Amérique espionne la France et la France espionne Amérique (et aussi l'Allemagne). Cela a toujours été le cas et ça ne changera pas. Et ce n'est pas plus mal ! » (21.10.2013)

Allemagne : Pour le scoop, repassez

L'indignation permanente à l'endroit de la NSA se solde par une certaine lassitude, estime le quotidien conservateur Die Presse, après la révélation peu surprenante du Monde : « Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls s'est dit "choqué". Le ministre des Affaires étrangères était lui aussi hors de lui. (...) "L'indignation" est la réaction que l'on attend de représentants du gouvernement suite à une révélation de ce type. Or les informations ne sont pas si surprenantes. Les dossiers volés par Snowden, publiés cet été déjà par le magazine allemand Spiegel, indiquaient que les Américains enregistraient quotidiennement quelque deux millions de communications françaises. Ceci correspond à peu près à ce qu'on nous présente aujourd'hui comme un scoop. (…) On est tellement furieux qu'on en oublie ce qui nous a déjà rendu furieux. Une chose est sûre : l'indignation forcée face à la NSA n'a quasiment aucun impact sur les citoyens. Du moins n'a-t-elle eu aucune incidence sur les élections en Allemagne ou en Autriche, bien qu'elle ait fait la Une des journaux plus d'une fois. » (22.10.2013)

Suisse : rendre visible l'insivible

Les révélations de Snowden ont enfin des répercussions sur la politique européenne en matière de protection des données, se réjouit le quotidien libéral Tages-Anzeiger : « Depuis que Snowden s'est exilé à Hong Kong au printemps dernier, il a fait davantage que tous les autres lanceurs d'alerte avant et après lui. La surveillance se serait généralisée, même dans le monde libre. Une hypothèse qui s'est vérifiée. (…) Ce regain d'actualité a tout de même permis de prendre plus au sérieux la protection des données. Une nouvelle directive de l'UE, débattue et redébattue depuis un an et demi, a franchi hier un obstacle important au Parlement européen. Elle remplacera une ancienne directive, appliquée de manière extrêmement variable par les différents Etats membres. Si elle est approuvée par le Conseil européen, les Etats de l'UE se doteront d'une réglementation commune pour la protection des données à l'ère numérique. Pour la Suisse, qui vient d'amorcer une révision comparable, ce serait un signal important. » (22.10.2013)

Finlande : L'Amérique, on ne veut pas l'avoir  

Les pratiques d'espionnage américaines ont sapé le peu de confiance qui existait entre les Etats-Unis et l'UE, estime le quotidien libéral Keskisuomalainen, suite aux nouvelles révélations du Monde : « Le cas de la France nous touche davantage [que celui du Brésil ou du Mexique], surtout dans le contexte des précédentes révélations sur les opérations de surveillance menées en Allemagne et dans l'UE. (…) L'espionnage américain détériore un peu plus les relations transatlantiques, qui n'ont de toute façon jamais brillé par une confiance excessive. Le message des Etats-Unis, c'est qu'ils ne font pas confiance à leurs alliés européens et qu'ils s'arrogent le droit de les placer sous surveillance, au nom de la sécurité, à l'instar de leurs propres citoyens. En plein scandale d'espionnage, cet été, le ministre finlandais des Affaires étrangères et européennes, Aleksander Stubb, avait apaisé les Finlandais en indiquant que sur le fond, l'UE et les Etats-Unis partageaient la même vision du monde. La divulgation de ces pratiques montre que ce ne doit pas être le cas. » (22.10.2013

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