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Démocratie ou Diplocratie ?

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Maitre Sinh

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Le débat sur la forme que doit prendre l'Europe se résume à deux grandes options politiques.

D'un coté les partisans d'une Europe politique intégrée, avec des compétences partagées, certaines appartenant à l'UE ( donc supranationale) et d'autres aux États-nations. Les termes varient ici pour qualifier cette voie, de fédéralisme, communautaire à "fédération d'états-nation".

D'autre part, les partisans d'une Union le plus lâche possible, attachés à la "souveraineté nationale" intégrale, dont les appellations varient suivant le degrés d'engagement. Pour les plus minimalistes, cela s'appelle l'Europe des nations ou des patries. Certains, qui se veulent pragmatiques parlent "d'Europe des projets". D'autres plus hardis (et plus rares) vont jusqu'à employer le terme de "confédération".

Ces gens là se targuent souvent, dernièrement, d'être les champions de la démocratie, contre le "monstre tentaculaire" que serait une organisation supranationale empiétant sur les "souverainetés nationales".

Dans la pratique, cela se traduit pour ces "souverainistes" par la défense du système intergouvernemental, qui prédomine aujourd'hui avec le conseil des chefs d'État de l'UE comme organe décisionnel, au sein duquel chaque pays représente et défend directement ses " intérêts".

Du neuf avec du vieux ?

Ce système minimaliste, ou les Chefs d'états se rencontrent et négocient des accords n'a rien de nouveau en Europe. De Tayllerand à Stressman, de Richelieu a Roosvelt, on y découpe ou on trace des frontières et on y tisse des accords commerciaux et politiques.

Aujourd'hui, le conseil des chefs d'état de l'UE est plus "institutionnel" et plus policé.

Mais c'est la même chose. On y trace toujours à l'occasion des frontières (en ex-Yougoslavie), mais le plus clair du temps on y négocie commerce et influence politique.

On y recherche des alliances, pour défendre "ses" paysans agriculteurs au sein de la PAC.

On y défend même les intérêts de grand groupes, parfois liés à des maisons familles nationales. Notre souverain président Nicolas Sarkozy 1er nous en en fait une brillante démonstration récente.

Et puis, une fois expédiées les élections européennes viendra le temps du grand marchandage, ou chaque chef d'État, calculatrice en main, défendra bec et ongles ses "intérêts nationaux" en essayant de contribuer le moins possible en recevant le plus, sur le famélique "1%" du PIB européen que représente le budget de l'UE.

Et ce qui est le plus admirable, c'est que -sachez le - tout cela se passe à huis clos. Le conseil de l'UE est une boite noire.

C'est bien compréhensible du reste, car ces grands seigneurs Chefs d'État ne toléreraient pas que d'autres s'immiscent dans leur affaires, sachent ce qui a été prêté pour un rendu et -horreur - donnent leur avis ou leur réprobation.

Ceux qui en parlent le plus...

Bref, c'est ce système là, le système intergouvernemental, avec en son centre la pleine "souveraineté nationale", que défendent de facto les partisans du moins d'Europe possible.

Or contrairement à ce qu'ils affirment, on voit clairement que rien ne saurait être plus archaïque et plus anti-démocratique que cela. A moins de confondre volontairement la Démocratie avec les vieilles recettes rancies de la Diplocratie

Face à cela, il y a une alternative limpide, celle de toujours: la démocratie, la vraie.

Son organe en Europe existe déjà, c'est le même que celui qui existe au niveau national: le parlement européen.

Il s'agit de reconnaître les compétences que nous voulons partager en commun et de les faire appliquer de manière démocratique, par les représentants élus pour cela et qui rendent des comptes auprès des citoyens.

Le parlement européen à gagné du pouvoir en plus de trente années d'existence. il est devenu co-décisionnaire avec le Conseil. La démocratie européenne à avancé face à la vieille diplocratie.

Mais cela reste insuffisant.

Pour renverser l'Europe des "petits cadeaux entre amis" il est nécessaire de donner au parlement européen toute sa place, ce qui signifie aussi qu'il puisse former et rejeter un gouvernement.

L'actuelle "commission", ne devrait plus être nommée mais élue par le parlement. Et son président devrait résulter, lui aussi, du choix des électeurs.

Tout cela est entre les mains de parlementaires et des partis politiques...

Encore faut il que les électeurs fassent preuve de discernement et comprennent que ceux qui, sous couvert de "souveraineté", prétendent défendre la démocratie, ne sont en réalité que les défenseurs d'une vieille recette, celle de la diplocratie....

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