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De Wever entre en piste

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Bruxelles

Par Davide Cacciatore Quatre jours après les élections, le Roi Albert II a nommé Bart De Wever informateur. C’est la première étape dans la formation d’un gouvernement. Le parti de De Wever, la N-VA, est arrivé en tête des élections du 13 juin au nord du pays provoquant une certaine inquiétude au côté francophone.

La N-VA est un parti nationaliste flamand qui veut réformer l’État belge pour donner plus de pouvoir à la Flandre. Avant de peut-être accéder à l’indépendance. Mais avant d’en arriver là, Bart De Wever doit respecter les règles de la Belgique fédérale. Et assumer sa victoire électorale…

Photo: © David Cumps/ Flickr

La Belgique est ainsi faite: les élections ont lieu, les partis étant différents au Nord et au Sud du pays, les Flamands votent d’une manière et les Francophones d’une autre. Puis une fois les résultats connus, le Roi consulte, reçoit tous les présidents de partis. Ensuite, il va nommer un informateur. L’informateur devra rencontrer les présidents de partis et voir quelle est la coalition la plus apte à former un gouvernement. Il passera ensuite la main à un formateur, qui devra négocier avec les partis indiqués par l’informateur et tenter de former un gouvernement. Parfois tout va très vite. Parfois ça va beaucoup plus lentement, et le Roi doit trouver d’autres formules.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Les élections ont eu lieu le 13 juin. Deux partis ont triomphé : les nationalistes de la Nieuw-Vlaamse Alliantie côté flamand, le Parti Socialiste côté francophone. Deux partis que tout oppose, et qui pourtant vont devoir cohabiter, pour le meilleur et pour le pire.

Le cauchemar de 2007

Après trois jours de consultations, le Roi a décidé de confier une mission d’information à Bart De Wever, le grand vainqueur des élections en Flandre. Une façon de mouiller le nationaliste flamand, de lui faire prendre ses responsabilités. Une indication aussi sur le nom du futur formateur, qui pourrait être le vainqueur des élections côté francophone, le socialiste Elio Di Rupo. Mais en politique belge il vaut mieux être prudent. Il y a trois ans, le pays était resté six mois sans gouvernement. C’est que les partis n’arrivaient pas à s’entendre et Yves Leterme, grand vainqueur des élections avec un score personnel de 800 000 voix, n’était pas parvenu à former son gouvernement. Il s’en suivi un fameux carrousel avec au final pas moins de trois Premiers ministres différents en trois ans (Guy Verhofstadt, Yves Leterme, Herman Van Rompuy puis à nouveau Yves Leterme), avant la chute définitive du gouvernement Leterme et les élections du 13 juin.

Un gouvernement le plus tôt possible

Tout le monde veut évidement éviter le scénario de 2007. À commencer par Bart De Wever. Presque 800 000 Flamands ont voté pour lui. C’est presque autant que pour Yves Leterme en 2007. Les attentes sont donc énormes. Il a promis de reformer en profondeur l’État. Son dada, c’est le confédéralisme, c’est-à-dire un maximum de pouvoirs aux gouvernements des régions et communautés et un minimum au gouvernement fédéral. Certains y voient un premier pas vers l’indépendance de la Flandre. Pour y arriver il est prêt à certaines concessions, notamment laisser le poste de premier ministre à un Francophone, pour la première fois depuis 30 ans . Une façon d’instaurer un climat de confiance entre les partis du nord et du sud du pays. Du coup, Le principal candidat à ce poste est l’autre grand vainqueur des élections, Elio Di Rupo. On ne sait pas quand Bart De Wever terminera sa mission et passera la main au formateur. Il a juste précisé dans un communiqué qu’il ne prévoit pas de discussion «sans fin». Mais il est fort probable que la Belgique prenne la présidence de l’Union européenne sans gouvernement, et que cette situation se poursuive pendant quelques semaines encore, dans le meilleur des cas…