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Crise mondiale : les femmes à la rescousse !

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La Parisienne

En ces temps difficiles où l'Europe vogue de crise économique en crise sociale, sans compter les traditionnelles polémiques politiques, les plus savants chercheurs posent une question qui vient jeter de l'huile sur le feu : comment les crises seraient-elles gérées si les femmes étaient au pouvoir ?

Effet de mode ou véritable fait ethno-sociologique, la question de la femme prodigue pourrait bien être le nouveau miroir aux alouettes de la relance. Pendant que les uns philosophent et que les autres s'emparent des slogans féministes pour exacerber le rôle des femmes dans nos sociétés en perdition, on pense (un peu) moins au malaise ambiant.

Les femmes à la tête de la gouvernance économique: mythe ou réalité ?

En octobre dernier, le Women's forum, célèbre forum mondial, rassemblait plus de 700 femmes à Deauville. Chefs d'entreprise, banquières, femmes politiques et responsables en tous genres, elles étaient nombreuses à se mobiliser pour symboliser la réussite au féminin.

Le forum existe depuis 2005 et rassemble chaque années les femmes parmi les plus influentes du monde. Face à la crise,  cette année, on y discute plus particulièrement performance et solutions de relance. Et dans le domaine, les femmes disposeraient d'un fort potentiel. C'est en tout cas ce que révèlent deux études, l'une réalisée par le cabinet d'étude McKinsey l'autre par le cabinet Hudson. Face à la crise financière, Christine Raynaud, présidente d'Hudson pour l'Europe s'interroge : « Serions-nous dans la même situation si les qualités propres aux leaders féminins, telles que le leadership réfléchi et par consensus avaient été davantage mises en valeur ? » Question à laquelle l'étude McKinsey semble répondre par l'affirmative en précisant que les entreprises européennes qui comptent une grande proportion de femmes dans leurs comités de direction sont aussi celles qui sont financièrement les plus performantes avec une meilleure rentabilité des fonds propres, de meilleurs résultats opérationnels et une meilleure croissance du cours de la bourse.

Et pour les Européennes ...

S'il est « tendance » de polémiquer sur la moralité salvatrice des femmes en économie, ceci rejoint un sujet cette fois bien plus ancien qui est le rôle des femmes en politique. Ces dernières années, l'Eurobaromètre en a fait un de ses chevaux de bataille. Le dernier Flash Eurobaromètre paru en mars dernier, est cette fois-ci consacré aux femmes et aux élections européennes: Si les Tchèques, les Polonaises et les Portugaises restent fortement conditionnées par le sentiment de dominance masculine – respectivement 89%, 84% et 83% d'entre elles sont convaincues par la domination exercée par les hommes en politique -  les Finlandaises (51%), les Maltaises (62%) et les Néerlandaises (66%) sont les plus sûres d'elles-mêmes. Chose intéressante à l'heure du débat sur les qualités propres à la gente féminine dans la prévention et la gestion de crise, ce même Eurobaromètre montre que pour 83% des femmes et 76% des hommes les femmes apporteraient une perspective différente en politique.

Comme pour corroborer les faits, un autre sondage cette fois-ci réalisé par l'Ifop auprès de 1 000 femmes françaises et allemandes pour le Women's Forum, souligne que 68 % des Françaises perçoivent la crise mondiale comme une opportunité offerte aux femmes d'être mieux représentées en politique en misant sur leur faculté de maîtrise et leur compétence; tandis que pour les Allemandes, leur point forts sont plutôt leur sensibilité et leur franc parler. 

Alors, la crise pourrait-elle servir de tremplin aux femmes sur l'échiquier parlementaire européen ? A quelques semaines des élections européennes, 83 % des femmes et 76 % des hommes sondés par la Commission pensent qu'une plus grande représentation des femmes amènerait un style différent.

Verdict le mois prochain …

Sophie Helbert