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Crise de la dette grecque : le compromis boiteux

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Emilie Pardon

Athènes et les ministres des Finances de l'Eurogroupe se sont mis d'accord sur une prolongation du programme d'aide pour au moins quatre mois. Le gouvernement grec a transmis à ses partenaires une liste de réformes à entreprendre. Ce compromis est-il l'aveu d'une défaite pour le gouvernement Tsipras, ou la promesse d'une victoire prochaine? 

Huffington Post : Tsipras a manqué son objectif (Espagne)

L’accord conclu entre Athènes et l’Eurogroupe vendredi dernier signifie tout simplement que le gouvernement Syriza n’a pas tenu ses promesses électorales, analyse Carlos Carnero, directeur de la Fundación Alternativas, dans le journal de centre gauche El Huffington Post : « Au fond, on peut résumer la situation en une seule phrase : au lendemain de sa victoire, Syriza a affirmé l’invalidité du plan de sauvetage signé par les gouvernements précédents, pour finalement l’accepter totalement le 20 février dernier. Tsipras fera pareil avec le troisième plan de sauvetage, s’il ne change pas radicalement sa stratégie à l’égard de l’Europe. Il a oublié certaines choses, notamment le fait que sa légitimité comme chef de gouvernement n’est pas supérieure à celle de ses homologues des autres pays de la zone euro. »  (23.02.2015)

Welt am Sonntag :  Tsipras peut encore gagner le prochain tour ( Allemagne) 

Après le compromis trouvé vendredi, le premier ministre grec Alexis Tsipras peut espérer obtenir plus de concessions lors des prochaines négociations avec l’Eurogroupe, estime l’hebdomadaire conservateur Welt am Sonntag : « Alors qu’une véritable annulation de la dette est improbable, un étalement du remboursement et une révision à la baisse des intérêts ne l’est pas. Alors que le compromis actuel semble porter la signature de la pragmatique Angela Merkel plutôt que celle de l’impitoyable Wolfgang Schäuble, certains pensent que l’Europe est prête à faire d’autres pas dans cette direction. Si l’on parvient à empêcher Tsipras de renoncer à des réformes structurelles importantes pour la Grèce et de balayer les réussites fragiles, cela peut valoir la peine. Ce n’est qu’en retrouvant sa compétitivité que le pays sera en mesure de rembourser les crédits d’aide, ne fut-ce qu’en partie. La défaite de Tsipras en match d’ouverture peut donc être suivie d’une réussite au deuxième ou au troisième tour » (22.02.2015)

Pitsirikos : Les grecs affaiblissent leur gouvernement en retirant leur argent des banques (Grèce)

D’après les informations relayées par les médias, les dépôts d’épargne grecs sont actuellement au plus bas depuis le début de la crise en 2009. Les mouvements de solidarité sont inutiles si les citoyens font sortir chaque jour plusieurs centaines de millions d’euros hors du pays, critique le blogueur Pitsirikos : « Ce n’était absolument pas nécessaire que les partenaires européens provoquent une crise de liquidité pour les banques (pour faire peur aux Grecs). Les Grecs s’en sont chargés eux-mêmes ! Mais, en même temps ils réclament que le gouvernement négocie avec fermeté. Et si l’on croit que l’on soutient le gouvernement en retirant son argent des banques et que l’on pense que les Allemands et les autres partenaires européens ne s’en rendent pas compte, c’est que l’on ne comprend vraiment pas ce qu’il se passe. Nous, citoyens grecs, prenons part aux négociations et cela même si la plupart des Grecs pensent le contraire. » (21.02.2015)

Irish Independent : Berlin reprend la barre (Irlande) 

L’Europe devrait remercier Berlin d’avoir fait rentrer la Grèce dans les rangs lors des négociations de la dette, selon le quotidien conservateur Irish Independent : « l’Europe et la Grèce devront encore négocier cette semaine. Tous s’entendent pour dire que les enjeux sont importants, cependant les résultats sont prévisibles. Le programme de sauvetage – ou quelque soit le nom qu’on lui donne – a été prolongé, tenez le vous pour dit : la Grèce va continuer de subir la pression, et pas seulement de l’Allemagne. [...] Il y a trois ans, le ministre des affaires étrangères polonais, Radosław Sikorski, disait qu’il n’y avait qu’une seule chose qu’il redoutait plus que l’action allemande, c’était l’inaction allemande. La semaine dernière, nous avons vu l’Allemagne en action. Le reste de l’Europe devrait en être reconnaissante. » (22.02.2015

Foreign Policy :  L'austérité imposée par l'Allemagne mène l'Europe à sa perte (USA)

La politique d’austérité imposée par Berlin a des conséquences dévastatrices pour l’ensemble de l’Europe et doit être abandonnée, selon le magazine américain Foreign Policy : « la ligne politique dictée par le gouvernement d’Angela Merkel à Berlin, mis en œuvre par la Communauté européenne à Bruxelles et parfois tempérée – mais souvent renforcée – par la Banque centrale (BCE) à Francfort, est un véritable désastre. En continuant de mener les politiques actuelles – l’austérité et les coupes budgétaires, l’impunité des banques, pas de restructuration de la dette ou l’adaptation au modèle mercantile allemand – l’Europe court à sa perte. Trouver un accord qui ne s’éloignerait de la ligne de Merkel que de quelques millimètres serait une erreur, il faut totalement la remettre en question et l’abandonner. » (22.02.2015

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Translated from Hilfspaket: Tsipras fauler Kompromiss