Participate Translate Blank profile picture
Image for Charlie Hebdo : la guerre que personne ne souhaite

Charlie Hebdo : la guerre que personne ne souhaite

Published on

Story by

euro topics

Translation by:

Emilie Pardon

Société

Douze personnes ont trouvé la mort mercredi à Paris lors d'une attaque terroriste contre le journal satirique Charlie Hebdo, quatre autres personnes sont dans un état critique. Certains commentateurs craignent que cet attentat, présumé islamiste, ne ravive la haine à l'encontre des musulmans d'Europe.  D'autres appellent à continuer d'émettre un avis critique et satirique sur l'islam.  

Slovaquie : Ne pas suivre les chantres de l'anti islamisme

L'attentat de Paris pourrait apporter de l'eau au moulin de ceux qui propagent la haine de l'islam, craint le quotidien indépendant Dennik N : « La réaction pourrait être une restriction des libertés et une répression selon le principe de responsabilité collective. (...) C'est ce que font les extrémistes, comme le populiste tchèque Okamura ou le mouvement allemand Pegida qui abuse des déceptions et frustrations des Allemands de l'Est afin de mieux dissimuler leur objectif fascisant. Cependant, une telle réponse fait plus de dégâts à la société libre qu'à la menace islamiste. (...) Condamner des gens uniquement sur base de leur croyance ou de leur nationalité et discriminer ceux qui veulent vivre en conformité avec les principes de l'État de droit démocratique, ne fait que renforcer un peu plus les fanatiques musulmans. Et cela conduirait à transformer la société occidentale en système autoritaire. » 

(08.01.2015) 

Turquie : L'attentat de Paris blesse l'islam

Bien que la publication des caricatures de Mahomet était une erreur, l'attentat meurtrier contre les caricaturistes français ne rend en aucun cas service à l'islam, regrette le quotidien conservateur Milliyet : « Partout dans le monde déferlent des vagues de préjugés contre l'islam, comme un tsunami. Elles touchent des millions de frères et soeurs musulmans. Elles les excluent. C'est à cause d'elles qu'ils sont opprimés, qu'ils souffrent, et qu'ils doivent vivre dans des conditions difficiles. (...) Si seulement on ne faisait pas de dessin et de caricature du Prophète de l'Islam, si seulement on ne provoquait pas les musulmans. Les chrétiens ont une autre vision de leur Prophète. Ils tolèrent même qu'un acteur joue le rôle de Jésus nu sur une scène de théâtre. (...) Telle est la conception de la liberté des chrétiens. Mais est-il juste d'appliquer les mêmes grilles de lecture à l'islam ? Non, évidemment. De trop grandes différences entre les deux cultures, mentalité et religion les séparent. » 

(08.01.2015)

France : La guerre est arrivée en France

L'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo a déplacé la guerre contre le terrorisme du Moyen-Orient et de l'Afrique jusqu'en France, constate le quotidien conservateur Le Figaro et appelle à la riposte : « Face à la guerre le premier devoir est de s'unir. (...) Mais le second devoir est de s'armer. Moralement, d'abord - comment défendre nos valeurs si nous ne sommes pas convaincus de leur prééminente dignité ? Politiquement et juridiquement, ensuite : trop longtemps, au nom d'un humanisme perverti, d'un antiracisme dévoyé, nous avons fait preuve de complaisance envers nos pires ennemis. Ces "enfants perdus du djihad", ces fanatiques qui se déchaînent sur Internet, mais aussi ces groupes d'influence qui, drapés dans leurs oripeaux "communautaires", conspirent à ciel ouvert contre notre pays et sa sécurité. Contre ceux-là, nous devons frapper. Sans faiblesse ni pusillanimité. Quand la guerre est là, il faut la gagner. » (07.01.2015)

Belgique : Après l'attentat, continuer de se moquer

Nous devons analyser les motifs de la radicalisation des musulmans pense le quotidien libéral De standaard suite à l'attentat contre Charlie Hebdo. Abandonner la Satire serait cependant une erreur : « Nous devons chercher à comprendre avec lucidité pourquoi le combat s'est déplacé en Europe. Penchons-nous sur la discrimination, l'exclusion et le sentiment de mépris qui ont un rôle à jouer dans la radicalisation. Si nous ne le faisons pas, nous nous retrouverons dépourvus lors du prochain attentat. En même temps, nous devons défendre corps et âme notre liberté et continuer, sans avoir honte, de nous moquer. Nous moquer de ceux qui tranchent la gorge des autres et les criblent de balles, mais aussi nous moquer de nos propres peurs. En tant qu'Européens, nous n'avons pas de meilleur moyen de réagir à cette folie criminelle que par le rire. » (08.01.2015)

Italie : Le droit de critiquer l'islam

Lors de l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, les terroristes ont crié plusieurs fois « Allah est grand ». L'islam sous cette forme constitue une menace réelle d'après le quotidien libéral conservateur Corriere della Sera : « Le problème est inhérent à l'islam. C'est une unité entre une religion, une culture et une histoire qui concerne à peu près un demi-milliard de personnes et qui prescrit des règles de vie, et c'est cela le point crucial, qui sont incompatibles avec celles en vigueur dans à peu près toutes les autres régions du monde.  (...) Mais ce n'est pas tout. Les règles des autres sont considérées comme des blasphèmes, comme des jurons à l'encontre du tout-puissant qu'il faut expier par la mort. (...) Si c'est cela l'islam, alors nous voulons avoir le droit de le critiquer autant que nous le souhaitons. Et, si possible sans risquer sa vie. Et ce droit, nous voudrions nous le voir accordé par plus qu'une poignée de représentants de l'islam. »

(08.01.2015)

Autriche :  Les musulmans d'Europe doivent résister

Les musulmans d'Europe doivent faire preuve de plus de tolérance d'après le Kurier : « Les musulmans doivent supporter que l'on critique leur religion.  Celui qui voit directement une incitation lorsque la volonté pacifiste du Coran est remise en question doit apprendre la culture du débat ouvert. L'été dernier, le politologue musulman Hamed Abdel-Samad avait souligné dans un entretien avec le Kurier : "D'un point de vue politique, l'islam ne connait pas de mouvement modéré." Et : " Pour nous, musulmans, ce n'est pas la victime qui est déterminante, mais l'auteur. S'il est musulman, alors nous l'acceptons. " L'Égyptien doit depuis se cacher. Nous ne connaissons pas encore l'identité des auteurs de l'attentat de Paris. Mais il semblerait que ce soit des radicaux musulmans. Même si l'idée d'un califat mondial peu paraitre complètement absurde, il n'y a pas qu'en Syrie et en Irak que des fous combattent pour sa création. Nous devons leur résister, et tous les musulmans qui vivent chez nous doivent aussi résister. »

(08.01.2015)

En partenariat avec euro|topics 30 pays - 300 médias - 1 revue de presse

Story by

Translated from Charlie Hebdo: Krieg und keiner geht hin