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Cendrillon et les femmes : plus qu'un conte de fée, un miroir (12 photos)

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Default profile picture Sab JI

CultureSociété

Que se cache t-il derrière le conte de fée le plus connu du monde ? 12 mois de voyage ont été nécessaires à l'artiste française Sab Ji pour le découvrir. Loin de l'univers de Walt Disney, Cendrillon est un conte universel qui réunit 345 versions différentes. Partir dans 14 pays pour trouver les réminiscences de Cendrillon n'est pas simple, mais idéal pour aborder les problématiques sociales avec tout le recul que procure le conte. Entre valeurs humaines et besoin de reconnaissance, le conte donne toutes les clés pour mieux appréhender la condition féminine. Si la vie des femmes n'a souvent rien d'un conte fée, les symboliques de Cendrillon sont incroyablement proches de la réalité. La photographie, comme une porte ouverte entre deux mondes, à permis à Sab Ji de dresser un portrait onirique mais sans concession de la vie des femmes aux quatre coins du monde. Des geishas aux femmes au foyer, des bordels de l'Inde aux riches palaces, de la petite orpheline à la politicienne ambitieuse, autant de personnes et de lieux différents pour comprendre les relations homme-femme en cette Journée internationale de la femme.

Colette, cendrillon malienne

Parfois, le mythe de Cendrillon ressemble étrangement à la réalité. Une jeune fille, du nom de Colette, était maltraitée par sa belle sœur. Colette ne se plaignait jamais et acceptait toutes les lourdes tâches. Une vie de labeur comme pour beaucoup de femmes maliennes. La voyant travailler aux champs en plus de son foyer, une famille finit par la remarquer et lui propose d'épouser son fils. La belle Colette accepte à condition que son mari, musulman, n'épouse qu'elle et la laisse pratiquer la religion catholique. Le mari accepta et ils vécurent heureux. Pour faire vivre sa famille, Colette devint la première femme tisseuse de la ville de Ségou. Aujourd'hui, elle a sa propre entreprise et emploie dix personnes.

Photo : ©Sab Ji

Égypte : la danse, une échappatoire

Au temps des pharaons, l'Égypte était une société où les droits des femmes étaient égaux à ceux des hommes. À l'heure actuelle, les femmes cachent leur féminité sous des morceaux de tissus. Ici, le rôle d'une femme est souvent limité à son foyer. Comme Cendrillon, les femmes doivent remplir toutes les tâches ménagères. Assignées à être sages, leur corps se laisse parfois charmer par la musique, oubliant les règles imposées par la société. Échappatoire, la danse donne aux femmes un souffle de liberté dans l'oppression du quotidien.

Photo : ©Sab Ji

Russie : des princesses aux martyres

Les femmes russes vivent le conte de Cendrillon, mais à l'envers. Maquillées et arborant des tenues sexy, les jeunes Russes font tout pour attirer le regard des hommes. Elles recherchent l'amour et le bonheur. Resplendissantes, elles trouvent de beaux époux. Mais après quelques années de mariage, les conditions de vie difficiles, le chômage et la vodka transforment le conte de fée en cauchemar. Les maris, ivres, battent leurs femmes et les princesses d'hier deviennent les martyres du foyer.

Photo : ©Sab Ji

Mongolie : l’université, privilège de femmes

Dans la patrie du cheval, les hommes partent très jeune dans la nature pour s'occuper des troupeaux. Les jeunes filles sont poussées par leurs mères à aller suivre des études en ville. Elles entrent à l'université, puis font carrière. Avec leur éducation et leurs nouvelles conditions de vie, les belles Mongoles ne rêvent plus d'un prince charmant sur son cheval. Elles veulent d’un homme qui pourra communiquer et échanger des intérêts communs. Vivant dans deux mondes distincts, les hommes restent à la campagne pendant que les femmes choisissent le célibat ou se marient avec des étrangers.

Photo : ©Sab Ji

Chine : une des dernières sociétés matriarcales

Au sud de la Chine, sur les bords du lac Lugu réside l'une des dernières tribus matriarcales du monde. À treize ans, les petites filles sont émancipées. Le pouvoir des femmes repose sur des unions libres où les hommes ne restent que la nuit avec leurs femmes et repartent le matin dans la maison de leurs mères. Hommes et femmes ont autant de relations qu'ils le souhaitent, on appelle cela des « mariages ambulants ». Un mode de vie unique qui tend à disparaître au profit du grand amour avec « Le » prince charmant.

Photo : ©Sab Ji

Au Myanmar, les moines bouddhistes prient pour leur pays

Depuis 1962, le Myanmar vit sous une dictature marxiste. Pour vivre bien dans ce pays, il n'y a que deux solutions : devenir militaire ou moine bouddhiste. En 2007, les moines ont manifesté contre le gouvernement. Les nonnes du monastère de Yangoon ont fait de leurs vies une prière pour un avenir meilleur, dans un pays où règnent l'injustice et le non-respect des droits de l'Homme. La vie dans le monastère les coupe du monde en même temps qu'elle leur procure une certaine liberté.

Photo : ©Sab Ji

Inde : les prostituées de Varanasi

« Que faites vous ici, elles ne sont rien », me dit froidement un avocat à propos des prostituées de Varanasi. Cet homme ignore que la première histoire de type Cendrillon raconte le destin incroyable d'une courtisane grecque. Venues des pays et des régions les plus pauvres, les prostituées soumises à la mafia et à la violence des hommes sont plus qu'il ne le croit. Toujours souriantes malgré la noirceur de leurs yeux. Comme des petites filles, elles s'habillent en princesse en rêvant d'une vie loin d'ici. Elles sont des mères qui élèvent le mieux possible leurs enfants. Elles font du jour des petits bonheurs mais, quand la nuit vient, il n'y a jamais de prince charmant pour une fin heureuse.

Photo : ©Sab Ji

Japon : les geishas subliment la femme

Les geishas sont le symbole de la reconnaissance sociale. Ces femmes artistes sont des joyaux que les hommes influents payent de vraies fortunes pour honorer leurs soirées. Le maquillage blanc et le précieux kimono de soie sublime la femme. Les jeunes Maiko (apprentie geisha) rêvent que le monde entier vienne admirer leurs talents. Dans la culture ultra moderne du Japon, les traditions ne se perdent pas et affirment l'identité culturelle du pays.

Photo : ©Sab Ji

États-Unis : la triste Cendrillon des indiens Zuni

Les Indiens Zuni, du Nouveau Mexique, ont la seule histoire de Cendrillon avec une fin malheureuse. Les vieilles femmes disent qu'il s'agit d'une histoire vraie. A voir la vie de la tribu, on pourrait les croire. Les Zuni luttent pour récupérer leurs terres, préserver leur identité, et contrer un diable vilain : l'alcool. Ils vivent coincés entre un passé douloureux et un avenir qui se profile à peine. Espérons que les Zuni n'aient pas à subir, un jour, la triste fin de leur conte.

Photo : ©Sab Ji

Mexique : femmes magiques

Le cou brûlé par des cordes, les jambes couvertes de bleus, les artistes de cirque dépassent les limites du possible pour toucher les étoiles. Acrobates, clowns ou jongleurs, ils ne reculent devant aucune difficulté pour rendre la vie magique. Dans l'univers du cirque, le travail donne un accès direct à la gloire. Sous les yeux émerveillés du public, les artistes offrent toujours le meilleur d'eux même. La future génération les admire et est déjà prête à payer le prix de ses ambitions.

Photo : ©Sab Ji

Guatemala : mariage mondialisé

« Ils se marièrent et vécurent heureux. », cette phrase résume le rêve de nombreuses femmes. Si les habits traditionnels sont encore portés à Solola, le voile blanc de la mariée et le costume de l'époux sont des signes de la mondialisation. Le mariage est une union qui témoigne du besoin de reconnaissance sociale et d'amour que chacun éprouve. Le mariage conditionne souvent la vie d'une femme ; c'est un temps fort de la vie mais pas pour autant un aboutissement.

Photo : ©Sab Ji

Bolivie : travail infantile, à la Cendrillon

Au 113ème rang mondial selon l'Indice de Développement Humain (IDH), la Bolivie est l'un des pays les plus pauvres du monde. Son économie repose en partie sur le travail des enfants. Les plus jeunes n'ont pas d'autres choix que d'aider leurs familles. Loin d'une enfance insouciante, comme Cendrillon, les petits Boliviens travaillent dur. Petits vendeurs ou simples mendiants, les enfants ne ménagent pas leurs efforts. Les enfants se réalisent par le travail mais leur manque d'éducation est une plaie béante dans la société bolivienne.

Photo : ©Sab Ji

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