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Capitale européenne de la culture 2016: Wroclaw écrit l’histoire au futur

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Default profile picture Camille Farnoux

Culture

Mardi dernier, un jury d’experts indépendants a recommandé que la ville polonaise Wroclaw soit désignée Capitale européenne de la culture 2016. Bravo. Mais avant Wroclaw, il y avait Breslau, dont le cinéma Lwów, du nom d’une cité ukrainienne et menacé de fermeture, raconte l’histoire.

C’est une chaude journée de la mi-juin. Dans 354 jours sera sifflé le coup d’envoi de l’Euro 2012 auquel la Pologne et l’Ukraine se préparent depuis plusieurs années. Le mardi 21 juin, une commission réunie à Varsovie a choisi parmi les cinq candidates polonaises qui serait capitale culturelle européenne en 2016. C’est Wroclaw (Breslau) qui a été choisie. Euro 2010 et Capitale culturelle 2016, les fanions flottent à l’unisson sur la place du marché. Et ce weekend là, c’est aussi la journée internationale des réfugiés. A cette occasion, le cinéma Lwów de Wroclaw (Breslau) organise le « Refugee Film Festival ».

Dans le méandre des noms

Menacé de fermeture en septembre 2011 ?Le cinéma Lwów est un anachronisme. Dans ce bâtiment, construit en 1897, était abrité jusqu’à la Seconde guerre mondiale le « Roxy Filmpalast ». L’occupant actuel a connu des jours meilleurs sous la République populaire de Pologne. On y montre le documentaire de Marco PasquiniGaza Hospital sur le Liban des années 1980, sur la guerre civile et les réfugiés palestiniens. Wroclaw aussi aurait des histoires de réfugiés à raconter.

Après 1945, Breslau, autrefois ville allemande, a changé presque entièrement de population et est (re) devenue « Wrocław» en Pologne. La moitié de cette histoire est bien connue en Allemagne. Mais ici, ce ne sont pas des réfugiés allemands dont il s’agit. Car les nouveaux occupants des régions dite « regagnées » dans le jargon de la République populaire, n’ont pas quitté volontairement leur région d’origine pour l’Ouest.

Une des vestiges du groupe militant "Orange Alternative" contre le communismeCette histoire-là est racontée au cinémaLwów. Sur une plaque commémorative inaugurée en 1989, il est écrit : « Conformément au souhait des habitants de Breslau venus de Lemberg, le cinéma a reçu le nom de Lwów ». Lorsque Staline, avec la bénédiction des Alliés, a tracé les nouvelles frontières européennes, Lwów la polonaise, devint Lviv, en République soviétique d’Ukraine. Ce nom est resté plus aisément prononçable pour les bouches allemandes sous la forme de Lemberg, du nom que la ville de Galicie portait au XIXe siècle au temps de la double monarchie austro-hongroise. Lemberg est à l’histoire culturelle polonaise ce que Breslau est à l’Allemagne. Et, après 1945, nombreux sont les Polonais de Lemberg qui ont trouvé en Breslau une nouvelle patrie.

Lorsque le 8 juin 2012, le coup d’envoi du premier match de l’Euro sera sifflé, le cinéma Lwów aura peut être fait son temps. De moins en moins de visiteurs viennent s’y perdre ces derniers temps et il sera probablement définitivement fermé dès septembre. « Ensemble écrivons l’histoire », c’est le slogan que l’UEFA, l’Union européenne de football, s’est choisi pour la compétition de 2012 qui passera aussi par Lemberg en Ukraine. Les deux villes profiteront-elles de l’occasion pour redécouvrir leur histoire commune ? La question déconcerte un peu au bureau de préparation de l’Euro sur la place du marché de Wroclaw nouvellement rénovée. Non, il n’y pas de projets communs, le slogan « Écrire l’histoire » fait plus référence à l’avenir qu’au passé.

Robert Kalimullin est auteur du guide de voyage « City Trip Krakau ». Il travaille en ce moment à un essai financé par la Fondation pour la collaboration germano-polonaise sur l’histoire du football entre l’Allemagne et la Pologne.

Photos : Une (cc) Page Facebook officielle de Wroclaw; Cinéma Lwów © Robert Kalimullin; Zwerge (cc)coincidentalimage/flickr

Translated from EU-Kulturhauptstadt 2016: Wie Breslau Geschichte in der Zukunft schreiben will