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Bureaucratie inhospitalière

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Société

Petit guide de l'expatrié, atterri au service des Urgences français (à lire pour vous éviter une migraine ou une crise cardiaque au moment de passer à la caisse)

Malade ou accidenté, tout expatrié, étudiant ou travailleur, confronté à l’administration hexagonale risque fort d’y perdre son latin. Aux yeux des autres habitants de l’Union européenne, le système de Sécurité sociale à la française présente un certain nombre de particularités un peu déconcertantes. Mise à part le motif (jamais agréable) de l’admission dans une unité de soins, il faut aussi veiller à l'état de son compte en banque.

Le E111, le Graäl de l'expatrié

Si l’on ne veut pas voir grimper vertigineusement sa tension, la première précaution à prendre est de toujours avoir en main sa carte de sécurité sociale européenne (le bon vieux E111) délivrée dans n’importe quel service administratif de santé du pays d’origine. Cela prend tout au plus une minute dans une antenne locale. Pour les travailleurs étrangers résidant dans l’hexagone, il est possible d’obtenir un numéro de sécurité sociale provisoire, puis la carte vitale, délivrée par le Ministère de la santé. Les deux documents permettent, alors, de se faire soigner comme n’importe quel français.

Imaginons que vous soyez admis dans un centre hospitalier comme celui de Saint-Joseph, Saint-Luc, pour ne pas le nommer, un équipement public ultramoderne, en plein centre de Lyon, vue sur le Rhône. 350 lits et 1300 employés. La télévision y est incluse, ainsi que le prêt des livre : 'Mens sana in corpore sano !', un esprit dans un corps sain, dit-on.

Pour accéder au service des urgences, le gars un peu paumé que je suis doit remplir un formulaire dans les 48 heures qui suivent l’admission. Ensuite, si par chance, un traitement médical lui a été prescrit, non sans s’être expliqué avec le personnel de service dans un français approximatif, il est temps de dire adieu à l’établissement. Je repars, mon bulletin de sortie sous le bras, avant d'entrer dans l’univers impitoyable de la paperasserie, et en me délestant, au passage, de 80 euros payable sur le champ.

Un sécurité sociale performante ?

Pour un Espagnol, un Allemand, un Italien et même, un Britannique, habitués à ce que les formalités administratives inhérentes à une intervention se fassent une fois passé les portes de l’hôpital, ce corps à corps immédiat avec l’administration française n’a rien d’une partie de plaisir.

En effet, dans la majeure partie des pays de l’Union, la Sécurité sociale s’occupe de tout, y compris des relations avec le monde de la santé, pendant la période d’hospitalisation et après, sans que le compte bancaire de l’usager ne soit mis à contribution. Mais rassurez-vous : l’État français rembourse la plus grande partie des frais engagés lors d’une admission, à savoir 80% de la somme totale.

Si, après sa sortie de l’hôpital, le patient a encore besoin de soins, il lui sera toujours possible de consulter le praticien de son choix, parmi les 110 000 cabinets répertoriés sur le territoire national. Il lui faudra encore attendre et remplir un nombre non négligeable de documents, y compris pour se faire rembourser ses médicaments en pharmacie. Les Français considèrent pourtant leur système de santé (et bien d'autres choses…) comme l’un des plus performants au monde. Bien entendu, tout le monde est en droit de choisir son médecin. Mais ici, rien de pratique : tout est effroyablement bureaucratique.

Les chiffres de la santé en France :

1,7 millions de personnes employées dans le secteur de la santé (8% de la population active)

498 000 lits d’hôpitaux disponibles (8,5 pour 1000 habitants)

64,8% de lits dans les établissements publics

9,5% du PIB national consacré à la santé

L'espérance de vie est de 74 ans pour les hommes et 82,2 ans pour les femmes

157 000 médecins

10 200 sages-femmes

248 000 infirmiers

211 000 aides-soignantes

Photo de Une : justicier 69/Flickr

Translated from Cuando los papeleos médicos dan dolor de cabeza