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Barroso et les couleuvres

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Default profile picture Matejko

NoWay!

Lui qui se voyait de nouveau en haut de l’affiche doit commencer à l’avoir mauvaise. Alors qu’il avale des couleuvres depuis deux ans pour être assurer de sa nomination par le Conseil européen, voici que Barroso se fait enquiquiner par une bande d’eurodéputés franchement élus.

Comme évoqué sur Noway en début de semaine, le Conseil européen vient de mettre la pression sur le Parlement européen, pour que ce dernier valide leur Portugais préféré à la tête de la Commission, en officialisant leur soutien plein et entier.

Seulement voilà, malgré ce serrage de vis, les députés ne semblent pas plus pressés que cela. Enfin, tout dépend du bord politique de ces derniers.

L’actuel Président du PE, le conservateur allemand Hans Gert Pottering a déclaré que : « La conférence des présidents a décidé de ne pas élire le président de la Commission européenne lors de la session de juillet. Il semble qu'il y ait une large majorité pour un vote en septembre mais cela doit encore être officiellement voté lors d'une de nos prochaines réunions. C'est normal que le Conseil et le Parlement européen aient des points de vue différents sur certaines questions. Les groupes politiques ont le droit d'inviter M. Barroso, celui-ci présentera ensuite certainement son programme en séance plénière avant le vote. » Plus langue de bois que cela, tu meurs…Lui aussi, les couleuvres c’est son dada.

Positions des différents groupes

Joseph Daul de son côté, le patron du PPE, est plutôt optimiste : « Nous avons pris note que M. Barroso a été officiellement nommé par le Conseil aujourd'hui. Nous allons fixer la date du vote la semaine prochaine à Strasbourg. Nous avons maintenant une majorité avec le groupe socialiste et le groupe des libéraux pour le mettre à l'ordre du jour du mois de septembre. » A croire qu’il a parlé avant de voir les réactions de ses amis socialistes et libéraux.

Car Monsieur Martin Schulz (encore un homme qui veut être calife à la place du calife - Patron des socio-démocrates) a bombé le torse : « La Présidence du Conseil a subit une défaite. Ils voulaient s'imposer, ils n'ont pas réussi et c'est une grande réussite pour nous, le groupe social-démocrate. Nous devrons discuter avec le candidat en septembre, mais d'après tout ce que j'ai pu voir ces dernières semaines, je ne suis pas très optimiste. » Donc là clairement, il nous fait une crise d’égo démesuré. A-t-il oublié qu’il n’y a qu’un candidat ??? Et que les socialistes dans leur grande volonté politique n’ont même proposé un seul nom durant la campagne ? Va falloir qu’il redescende sur Terre rapidement. Surtout après ce que nous apprend Jean Quatremer dans cet article.

Pour relever le niveau, comme d’habitude, il faut écouter ce bon Guy Verhofstadt, nouveau patron des Libéraux : « Pour nous, tout dépend du programme que M. Barroso va présenter. On votera ou non pour lui sur la base du programme. Ce qui est important, c'est qu'il change quand même son approche concernant la crise économique et financière. Il faut développer une stratégie unique au sein de l'Union européenne pour combattre la crise. »

Cette position de discussions, beaucoup plus réaliste que l’opposition béante des socialistes, est aussi suivie par les Verts. Rebecca Harms a confirmé que « mon groupe veut d'abord discuter du programme pour les cinq ans à venir puis se réserver le droit de voter ou non. Nous continuerons à demander que le vote se déroule d'après les règles du Traité de Lisbonne. De plus, je suis convaincue qu'il n'y a pour le moment pas de majorité en faveur de Barroso. »

Dans tout cela, les seuls qui soutiennent à fond les ballons José, ce sont les Conservateurs et réformistes européens. Pourquoi ? Bonne question. Ils se disent probablement eux aussi qu’un Barroso vaut mieux que n’importe qui, du fait de son activité supranationale des plus limitées. Imaginez un fédéraliste à la tête de la Commission ! Scandale !

Lisbonne or not Lisbonne ?

Finalement, tout cela dépend un peu de nos Irlandais. Car en validant le Président de la Commission sous le régime de Nice, le Parlement n’a besoin que d’une majorité simple des présents lors du vote. Alors que sous Lisbonne, il aura besoin d’une majorité des membres qui composent le PE. Soit, la moitié des 736 eurodéputés, qu’ils soient à Strasbourg ou à glander ailleurs. Voilà on parle du 15 septembre comme nouvelle date de vote. Les Irlandais ne sont censés voter que le 2 octobre.

Barroso et le Conseil en sont bien conscients : si le vote se fait après la ratification Irlandaise, le prétendant va devoir encore avaler nombre de couleuvres lors de la présentation de son programme, mettre de l’eau dans son vin libéral et avoir le cul bloqué entre le PE et le Conseil pendant cinq ans. Et il faut le comprendre, depuis le temps, José frôle l’indigestion…

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