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Attentats à Bruxelles : l'Europe sur le qui-vive

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BruxellesPolitiqueAttentats de Bruxelles

Au moins 31 personnes sont mortes et 270 ont été blessées mardi suite à une série d’attentats à Bruxelles. Le groupe terroriste Daech a revendiqué ces attaques, perpétrées dans l’aéroport de la ville et une station de métro. Les éditorialistes déplorent l’échec de la police et des services de renseignements belges, tout en appelant globalement à réagir avec retenue à ces nouveaux attentats.

Royaume-Uni - The Independent : une véritable blague 

Les longues années de tensions entre les différentes régions de Belgique ont considérablement affaibli l’État, analyse le quotidien de centre-gauche The Independent :  « Au cours des deux dernières décennies, les composantes de l’État fédéral belge ont été démantelées tandis que le pouvoir et la tutelle politiques ont été transférés aux structures régionales de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles, le long de lignes ethnolinguistiques. La coopération entre les différentes forces de police, ainsi qu’entre la police, les renseignements et l’armée, est devenu une véritable blague. Rien n'a été fait pour contrer la radicalisation de quartiers de Bruxelles à majorité musulmane, comme celui de Molenbeek. (…) Les ultranationalistes français et les europhobes britanniques pourront évoquer la Belgique comme un exemple de ce qui arrive lorsque le sentiment d’identité nationale s’étiole et que les institutions nationales sont mises en échec ». (Article publié le 23 mars 2016)

Autriche - Die Presse : plus dangereux que jamais

Les attentats de Bruxelles sont le résultat des succès militaires de l’Occident contre l’organisation terroriste Daech, estime le quotidien conservateur Die Presse : « En Syrie et en Irak, le groupe a perdu de nombreux territoires. Il se retranche désormais dans ses bastions de Rakka et de Mossoul, en attendant les contre-offensives des unités kurdes et de l’armée irakienne. Mais plus Daech se retrouve acculé sur le champ de bataille, plus il tente de s’attaquer à des "soft targets", c’est-à-dire à commettre des attentats. (…) Des efforts plus importants doivent être parallèlement entrepris en Europe afin de dissuader les jeunes garçons et les jeunes filles de rejoindre des groupes extrémistes. Et les autorités doivent se préparer à la perspective de nouveaux attentats, car en Syrie et en Irak, Daech lutte pour sa survie. Et ceci pourrait le rendre plus dangereux en Europe que jamais ». (Article publié le 23/03/2016)

France - L'Obs : la réponse ne peut qu'être commune 

La série d’attentats de Bruxelles est une attaque portée contre l’ensemble de l’Europe, souligne l’hebdomadaire de centre-gauche L’Obs, qui appelle les États du continent à une action commune plus vigoureuse : « Aucun pays n’a la capacité budgétaire ou militaire suffisante pour faire face seul. (…) Face à une menace commune, la réponse ne peut qu’être commune. L'Europe doit aller plus vite et plus loin vers une meilleure intégration : mieux contrôler sa frontière extérieure, resserrer les liens policiers, judiciaires et de renseignement, adopter un plan commun pour le contrôle du trafic d’armes, parler d’une seule voix sur la scène internationale, renforcer notre modèle social et refuser l’abandon de quartiers entiers. (…) Cette voie est plus complexe et plus dure que les propositions nationalistes et autoritaires. Mais si l’objectif est de protéger nos vies et nos valeurs, elle est la meilleure ». (Article publié le 22/03/2016)

Bulgarie - news.bg : l'élite doit descendre de sa tour d'ivoire

Suite aux attentats à Bruxelles, le portail d’information News.bg fait part de son indignation : « Madrid, Londres, Paris, Bruxelles : quels événements doivent encore se produire pour que l’élite politique européenne fasse enfin de la sécurité de ses ressortissants une priorité au lieu de parler uniquement du maintien des valeurs ? Les valeurs, principes et fondements démocratiques de nos sociétés ne valent pas le papier sur lequel ils sont écrits si nous ne sommes pas prêts à les défendre. L’Europe qui a offert au monde la civilisation moderne, les droits de la personne, le respect de la liberté, est devenue la risée de dictateurs arrogants avec lesquels Merkel et consorts croient pouvoir conclure des accords. Le dernier recours n’est pas le rétablissement des frontières nationales. Nous ne pouvons nous en sortir qu’en votant pour des députés européens capables et disposés à gagner la bataille contre la troisième "anti-utopie" satanique dont l’Europe est victime depuis 100 ans ». (Article publié le 22/03/2016)

Belge - De Standaard : former une société

Il ne faut pas se laisser envahir par la peur et la colère après les attentats, rappelle le quotidien libéral De Standaard : « La colère est justifiée. Mais elle doit permettre d'amorcer un projet constructif. (...) Nous sommes attaqués par ceux qui ont décidé d’être nos ennemis, disait le premier ministre Charles Michel hier. Cette description est intelligente et juste. Elle part d’un estime de soi et le "Nous" accepte tous ceux qui veulent appartenir à notre démocratie. Mais elle ne diminue pas pour autant les tensions. (...) Il est impossible de combattre le terrorisme sans s’attaquer à la radicalisation et son terrain fertile dans les communautés musulmanes. Justement après de tels attentats, notre démocratie exige que l’on respecte les normes et les libertés. Nous devons insister sur cette exigence en mettant en œuvre des mesures significatives en matière de politique sociale. (...) Les communautés musulmanes doivent y être impliquées en priorité, non pas parce qu’elles seraient suspectes, mais parce que nous souhaitons former tous ensemble une société ». (Article publlié le 23/03/2016)

Allemagne - Tagesschau.de : faire corps avec les musulmans 

Juste après les attentats de Bruxelles, de nombreux propos hostiles aux migrants et à l’islam circulaient sur les réseaux sociaux. Cette offensive est contreproductive, met en garde le portail public tagesschau.de : « Ce que ces [commentateurs] ne comprennent pas, c'est qu’ils servent ainsi la cause des terroristes. Depuis longtemps, l'« État islamique » autoproclamé veut que les musulmans soient le plus possible exclus des sociétés occidentales. Selon son calcul, ceux qui n’ont pas de chances ici seront une proie facile pour les terroristes. Des quartiers mis au rebut tels que Molenbeek ou la banlieue parisienne ne sont pas pour rien des officines idéales pour recruter des candidats au djihad. Et les fanatiques dissimulent à bon escient le fait que le prétendu « État islamique » a très peu à voir avec l’islam pratiqué par des millions de personnes. Ceux qui ne veulent pas soutenir les affaires de ces terroristes doivent chercher à s’unir avec toute personne pacifique, quelle que soit sa religion ». (Article publié le 22/03/2016)

Croatie - Novi List : Coexist

L’islamophobie qui s’exprime suite aux attentats de Bruxelles pourrait envenimer la dispute entre chrétiens et musulmans, redoute le quotidien de centre-gauche Novi list : « L’hystérie islamophobe va reprendre de plus belle, et c’est là précisément l’un des objectifs des terroristes, à savoir créer des tensions entre chrétiens et musulmans. L’objectif des kamikazes de Bruxelles n'était pas de viser les chrétiens et leur Dieu, mais plutôt l’idée selon laquelle chrétiens, musulmans et membres d’autres confessions puissent cohabiter en Europe sans pour autant s'entretuer. L’idée de tolérance et de coexistence, au-delà des appartenances nationales et religieuses, n’est-elle pas au cœur de l’Europe unie ? Une idée menacée aujourd’hui par une idéologie d’intolérance, d’exclusion et de panique ».  (Article publié le 23/03/2016)

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Cet article a été rédigé en partenariat avec euro|topics.

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Translated from Anschläge in Brüssel: Pis, Love und Weicheier