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ARE/GE Energy : un partenariat énergétique qui ne parle pas le nucléaire

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Bruxelles

Par Maxence Peniguet Depuis hier se tient à Bruxelles la seconde édition de la "Journée de l'énergie des régions d'Europe" organisée par le partenariat public/privé entre l'Assemblée des régions d'Europe et GE Energy. But de cette rencontre : parler croissance verte, stratégie Europe 2020 et mise en place d'investissements énergétiques durables au niveau européen et régional.

Pourtant, malgré le contexte de l'incident de Fukushima au Japon, la question du nucléaire n'est pas abordée.

Ils ont des sourires complices, tous les trois : Michèle Sabban, présidente de l'Assemblée des régions d'Europe, Magued Eldaief, directeur de GE Energy au Royaume-uni, et son directeur de la communication, Frank Farnel. Ils sont à Bruxelles pour tenir conjointement, au sein de la représentation du Baden Wurttemberg pour l'Union européenne, "la Journée de l'Énergie des régions d'Europe".

Cette association entre l'ARE, qui est un regroupement indépendant de plus de 270 régions européennes, avec la deuxième plus grosse entreprise au monde, General Electric, date de l'appel de Belfort en 2009. C'était avant l'échec du sommet de l'Onu à Copenhague, l'ARE cherchait un appui technique et une expertise de qualité pour mettre en place des solutions énergétiques novatrices au niveau local.

Les régions sont l'avenir de l'Europe

C'est sous forme de slogan que Michèle Sabban, aussi vice présidente du Conseil régional d'île de France, résume son idée des régions européennes : Les régions sont l'avenir de l'Europe. Dans la stratégie Europe 2020 de l'Union européenne (qui prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 %, l'utilisation d'énergie provenant de sources renouvelables à hauteur de 20 %, et l'augmentation de 20 % de l’efficacité énergétique), la présidente a pris les choses en main, Contrairement au plan de finance de base, j'ai invité Barroso (le président de la Commission européenne) à se rapprocher des régions, explique t-elle.

DSC07127.JPGPartout en Europe, les régions gèrent ce que les gouvernements ne peuvent plus gérer, insiste Michèle Sabban, et c'est pour cela que nous avons créé ce partenariat public/privé avec GE Energy. Pour être efficace au niveau des politiques énergétiques et atteindre les objectifs de 2020. Tout semble parfait dans ce partenariat unique au monde, dont beaucoup d'organismes s'inspirent pour trouver des solutions.

Nucléaire et gaz de schiste : un jour peut-être un débat

GE Energy fournit donc ses compétences d'expertises aux régions d'Europe. Mais quand la question de l'expertise nucléaire est abordée, les deux côtés sont gênés, et les sourires, précédemment complices, se renvoient la balle. La Présidente, si fière de ses régions, dégage la responsabilité ailleurs, ce sont les États qui sont en charge, mais je pense que le nucléaire doit continuer à faire partie du mixte énergétique, confie t-elle. Magued Eldaief est plus discret, et ne peut pas en dire plus (...) mais Michèle Sabban a raison.

Il faut insister, même en hors sujet, pour avoir d'autres positions. Quel est donc le rôle de GE Energy à Fukushima, alors que l'entreprise est mise en cause par le New York Times ? Et Frank Farnel de faire son job de communicant : La technologie de GE est sûre. Michèle Sabban, honnêtement, déplore simplement le comportement alarmiste dans cette affaire. On en oublie la catastrophe naturelle, les morts, et personne ne se pose la question de l'influence de l'homme sur ces catastrophes, raconte t-elle.

Et d'ajouter : ce qu'il faut, c'est un débat européen, et une prise de décision européenne. Opinion qu'elle a aussi au sujet des gaz de schiste. Elle est personnellement contre l'exploitation, mais au niveau de l'ARE, la question n'est pas posée. Quant à GE Energy, c'est le silence qui répond.

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