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Allemagne : la victoire de l'alternative nationaliste

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Politique

À l'issue des élections qui se sont tenues dimanche en Rhénanie Palatinat, Saxe-Anhalt et Bade-Würtemberg, le parti nationaliste et conservateur AfD sera représenté dans les trois parlements régionaux. Les commentateurs y voient un verdict du peuple sur la politique migratoire d'Angela Merkel. Si les uns évoquent un vote-sanction, les autres y voient une approbation.

Royaume-Uni - The Times : Merkel, fin de règne ?

Le quotidien conservateur The Times voit dans les résultats des régionales en Allemagne un coup de semonce pour Merkel et les législatives de 2017 : « Le message est clair : sa décision d’ouvrir les frontières était une erreur, ses efforts pour les maintenir ouvertes ont été mal compris et son accord avec la Turquie, censé empêcher une deuxième vague de réfugiés, est trop faible pour que l’on puisse lui accorder grand crédit. … Ce sont des désaccords fondamentaux qui séparent Merkel de ses collègues européens, mais aussi de beaucoup d’électeurs allemands. Ceux-ci considèrent que la politique allemande des frontières ouvertes a fait appel d’air et attiré des milliers de réfugiés, qui mettent leur vie en péril pour tenter d’entrer en Europe. Merkel refuse d’admettre sa naïveté et a placé tous ses espoirs dans un accord très couteux qui prévoit un enregistrement et une prise en charge en Turquie de la majorité des réfugiés. Si cet accord ne tient pas, Merkel en paiera le prix aux élections de l’année prochaine - comme son parti l’a fait hier ». 

Grèce - Protagon.gr : la mort du bipartisme

La politique d’ouverture des frontières initiée par la chancelière allemande a échoué, estime le portail Protagon : « En Bade-Wurtemberg, les eurosceptiques de l’AfD ont obtenu 15%. En Saxe-Anhalt, 23%. Les Allemands de l’Est ne veulent pas d’étrangers et ils se comportent bien plus mal envers un grand nombre d'étrangers que ne l’avaient fait certains Allemands de l’Ouest envers eux après 1990. On peut tirer deux enseignements politiques des élections organisées dans ces trois lands : premièrement, l’afflux de réfugiés et de migrants a transformé la politique initialement justifiée de Merkel en quelque chose de funeste pour l’Allemagne et les autres Européens. Deuxièmement, les deux grands partis de la politique allemande tels que nous les connaissions sont une page tournée ». (Article publié le 13/03/2016)

Allemagne - Berliner Zeitung : pas si mal que ça

Pour le quotidien de centre-gauche Berliner Zeitung, malgré le bon score de l’AfD, Merkel ressort renforcée de ce scrutin : « Gouverner le pays ne sera pas plus simple. L’entrée d’une quatrième, cinquième voire même d’une sixième formation dans les parlements régionaux rend moins facile la tâche de former des majorités. Mais au vu des autres pays européens, cela semble être devenu la norme. Outre l’électrochoc de l’AfD, c'est une grande continuité qui ressort de ces élections. Le candidat sortant vert Winfried Kretschmann reste ministre-président [de Bade-Wurtemberg]. Le SPD reste au pouvoir en Rhénanie-Palatinat et le candidat de la CDU Haseloff reste aux manettes en Saxe-Anhalt. Et la chancelière dans tout ceci ? Les trois vainqueurs des élections soutenaient sa politique migratoire. C’est donc elle qui a remporté ces élections - et non pas son parti, qui ne peut s'en prendre qu'à lui-même ». (Article publié le 14/03/2016)

Espagne - El Pais  : alors comment on la gère, cette crise humanitaire ?

Suite à la progression des populistes de droite, les États membres de l’UE sont plus que jamais appelés à aider Berlin à trouver une solution à la crise des réfugiés, rappelle le quotidien de centre-gauche El Paìs : « C’est un scénario politique difficile qui s’annonce en Allemagne. En effet, c’est avec la nouvelle répartition du pouvoir politique que la chancelière Angela Merkel et son partenaire de gouvernement social-démocrate devra gérer la pire crise humanitaire que connaisse l’Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Pour y parvenir sans abandonner les principes fondamentaux qui régissent l’immigration, il sera indispensable que Bruxelles et les États membres de l’UE mettent en œuvre une solution efficace dans la gestion de la crise. »

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Cet article est publié en partenariat avec euro|topics 

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