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Alexander Van der Bellen : la luge, l'Europe et les grenouilles

Published on

Story by

Katha Kloss

Translation by:

Amélie Marin

Politique

On joue avec nos nerfs : l'ancien chef des Verts Alexander Van der Bellen a remporté avec un léger avantage les élections de mai face à son concurrent d'extrême-droite Norbert Hofer, devenant ainsi le président fédéral d'Autriche. Mais à cause d'irrégularités et d'enveloppes qui ne collaient pas, de nouvelles élections auront lieu le 4 décembre. Interview avec un homme qui tient le coup.

cafébabel : Le monde peut être complexe. Comment décrirez-vous ce que vous faites à un enfant ?

Alexander Van Der Bellen : Le président fédéral est comme un capitaine de bateau expérimenté, qui garde toujours un oeil sur ce que fait son équipage et qui prête une oreille attentive aux demandes de celui-ci, qui veille à ce que le bateau maintienne le cap. Si une tempête survient, il veille à ce que le barreur pilote bien le bateau sur la mer agitée et que tous arrivent à bon port malgré le mauvais temps.

cafébabel : On peut tous être des héros, juste pour un jour. Qu’est-ce que vous avez toujours rêvé de faire ?

Alexander Van Der Bellen : La « Cresta Run » à St. Moritz. C'est une piste de glace que l'on dévale à plat ventre, sur une luge étroite, à une vitesse de 140 km/h.

cafébabel : Pour plein de gens, l’Europe peut être un truc très chiant. Alors, comment la rendre plus sexy ?

Alexander Van Der Bellen : Je trouve que la paix et les emplois sont déjà des arguments très convaincants pour une Europe commune. Pour des raisons économiques et géopolitiques, une Europe stable et commune est selon moi indispensable. Des dizaines de milliers d'emplois dans les domaines de l'industrie et du tourisme dépendent directement de l'appartenance de l'Autriche à l'UE et seraient en danger si nous sortions de celle-ci. Et c'est surtout formidable pour de nombreux jeunes gens d'avoir la liberté de décider où ils vont vivre, étudier et habiter en Europe.

cafébabel : Qu'est-ce qui vous indigne le plus dans le monde aujourd'hui ?

Alexander Van Der Bellen : Le fait que l'on envisage une sortie de l'Autriche de l'UE, l'Öxit donc. Cette fable de la sortie de l'UE nuit à notre économie et au marché du travail. En tant que président fédéral, je mettrai tout en oeuvre pour que l'Autriche soit menée par un gouverment pro-européen et qu'elle ne soit pas mise sur la touche.

cafébabel : Ce monde ne semble tolérer rien d’autre que la perfection. Mais vous, quelle est la faiblesse qui vous inspire le plus d’indulgence ?

Alexander Van Der Bellen : Je suis plutôt quelqu'un de très tolérant.

cafébabel : Il paraît qu’Internet sait tout. Testons-le en révélant ce que Google ne sait pas de vous.

Alexander Van Der Bellen : Peut-être que j'aime entendre le coassement des grenouilles au printemps, sauf si ça résonne trop près de la fenêtre de ma chambre.

cafébabel : Imaginez qu’un jour vous deveniez le représentant de la jeunesse du monde entier. Quel serait votre principal message ?

Alexander Van Der Bellen : Toi et moi. Plus forts ensemble. Ce qui me plairait bien aussi : It’s your future!

cafébabel : Quelle est la première chose que vous faites en vous levant le matin, quoi qu’il arrive ?

Alexander Van Der Bellen : Ouvrir les yeux. Boire du café.

cafébabel : Si vous pouviez inventer un truc auquel personne n’a pensé, ce serait quoi ?

Alexander Van Der Bellen : Des emplois bien rémunérés pour tous ceux qui ont besoin d'un travail.

cafébabel : « WIR - Alle Gemeinsam » (« NOUS - Tous ensemble ») apparaît sur votre affiche de campagne. Comment comptez-vous rallier à ce sentiment les 50 % qui ont voté en mai pour Norbert Hofer quelques mois plus tard (le 4 décembre) ?

Alexander Van Der Bellen : Grâce à un mouvement citoyen très large qui va au-delà des partis. De jeunes gens qui chantent pour moi dans le métro, des gastronomes, des syndicalistes, des médecins, des jeunes qui ne sont pas encore en âge de voter, des geeks, des agriculteurs, entre autres, s'engagent d'eux-mêmes, de manière indépendante. Cela veut bien dire quelque chose, non ?

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Pas mal de Big Fish nagent dans le grand bassin européen et certains méritent de sortir la tête de l'eau. Avec sa nouvelle série d'interviews, cafébabel vous promet d'aller pêcher plus profondément dans la vie de plusieurs grands noms du continent.

Story by

Translated from Alexander Van der Bellen: Eisschlitten, Europa und Frösche